Parce que l’ESS joue un rôle prépondérant dans la réponse aux besoins des habitants et entreprises des quartiers prioritaires de la politique de la ville, un partenariat a été créé entre ESS France et l’Agence Nationale de la Cohésion Sociale afin d’étudier le rôle et le poids socio-économique de l’ESS dans les QPV. Un état des lieux établi sous 4 angles est paru en juillet 2022. Mais quels sont les enseignements à en tirer
Tout d’abord, on apprend qu’un quart des emplois privés dans les quartiers prioritaires sont issus des structures de l’ESS, 27% exactement. Cela représente plus de 10 000 établissements employeurs. Cette configuration dépend en grande partie du déploiement des acheteurs publics dans les quartiers ainsi que de la présence importante de secteurs d’activités où l’ESS se positionne plus favorablement que le reste du secteur privé
Par ailleurs, dans les QPV, l’ESS est beaucoup plus représentée par des associations que sur l’ensemble de la France : 88,6% des emplois sont portés par des associations contre 78.6% sur la France entière.
De plus, l’économie sociale et solidaire en QPV, se distingue du reste de l’économie privée par la l’importance de ses activités d’action sociale et médico-sociale mais aussi par ses activités de
formation et d’enseignement, ses structures associatives culturelles et sportives ainsi
que ses activités d’éducation populaire qui participent à l’amélioration du cadre de vie et
à la résorption des inégalités. On peut même ajouter que l’ESS représente près de 70% des emplois dans les quartiers défavorisés. Ces emplois viennent répondre aux besoins des habitants. Autre secteur qui se porte bien dans les QPV, celui du spectacle et de l’art puisque ce secteur représente là aussi près de 70% des emplois.
Tous ces chiffres sont cependant à nuancer car ils sont variables d’un territoire à l’autre. En effet, la part de l’emploi ESS dans les QPV est très importante en Bretagne, en Corse et dans le Nord-Est alors qu’il est deux fois moins présent dans des régions comme l’Ile-de-France ou la Provence-Alpes-Côte-D’azur.
Le positionnement des entreprises et organisations de l’ESS dans certains types d’activités en QPV influe logiquement sur les métiers qui y sont exercés et les conditions de travail des salariés. Les métiers de l’animation socioculturelle, de l’aide à domicile, du nettoyage, de l’enseignement ou encore des services aux particulier sont très représentés. Certains de ces métiers sont soumis à des conditions de travail précaires. Ainsi, on compte 29,7% de CDD et autres contrats de travail à durée déterminée dans l’ESS en QPV contre seulement 16,7% dans le privé.
Pour terminer, on identifie cette précarité également par la différence de niveau de salaires. En effet, dans les QPV, le niveau de salaire est près de 6% plus faible que dans le secteur privé.
Pour conclure, on peut dire que l’ESS a toujours joué et jouera toujours un rôle prépondérant dans l’insertion sociale et professionnelle des habitants des QPV. Il faut cependant continuer à poursuivre le travail engagé pour que les différences avec le reste de la nation diminuent.
Pour en savoir plus: Etat des lieux de l'ESS dans les QPV