La Clause sociale dans l'Hérault

tous les interlocuteurs pour un achat socialement responsable

Parlez-moi de ce que vous faites dans le cadre de l’insertion professionnelle.

Nousapije 0 sommes une association intermédiaire donc nous faisons partie des structures de l’insertion par l’activité économique. Nous avons :

  • Un service d’accompagnement des personnes en recherche d’emploi qui sont orientées sur prescription par les institutionnels ou partenaires (CD34, OFII, APS34…). Notre plus grosse convention est l’accompagnement des bénéficiaires RSA pour le Conseil départemental de l’Hérault : cela représente 1600 personnes accompagnées chaque année.
  •  Un service recrutement et emploi : nous faisons de la mise à disposition de personnel auprès de professionnels (associations, entreprises, collectivités) ou de particuliers (agrément services à la personne). Nous travaillons dans tous les secteurs d’activité, pour répondre aux besoins de recrutements ponctuels ou réguliers de nos clients.

Nous proposons également des mises en relation avec les entreprises (visites d’entreprises, job café…), des ateliers et des formations à nos publics.

Comment accompagnez-vous les personnes dans leurs parcours ?

Toutes les personnes qui rentrent chez nous, dès la première heure de travail, doivent entrer dans le dispositif d’accompagnement Apije : cela est formalisé par la signature d’une charte d’engagement. Les salariés s’engagent à participer aux activités, ateliers et formations qui leurs sont proposés et à rentrer dans un parcours d’accompagnement vers l’emploi, parallèlement à leurs missions de travail.

Les personnes qui ont des missions de travail en entreprise et un agrément par Pôle Emploi ont une attention particulière : elles bénéficient d’un accompagnement renforcé. Cet accompagnement permet de les suivre dans leurs démarches, de faire le point sur leur projet professionnel, de trouver des solutions aux problématiques personnelles/ sociales qu’elles peuvent rencontrer…

Avez-vous remarqué certaines représentations sociales / à priori, vis-à-vis des différents acteurs de la clause sociale ?

Pour lever les a priori par rapport aux publics, nous avons choisi de généraliser les mises en situation. C’est par le test, la mise en situation, les rencontres entre le monde de l’entreprise et le public que nous jouons notre rôle de médiateur de l’emploi, et favorisons les embauches. Nous organisons des rencontres avec les chefs, des visites dans les entreprises pour que le public puisse s’imprégner de l’environnement de travail.

Du coté des entreprises, nous avons beaucoup de clients qui sont sensibles à la démarche RSE. Les entreprises nous font confiance parce que nous avons une excellente connaissance de notre public et de ses compétences.

Ce que nous mettons en avant c’est que nous connaissons nos publics, c’est un avantage pour les valoriser auprès de l’entreprise et gagner sa confiance en positionnant quelqu’un qui correspond à ses exigences. Nous travaillons également le besoin avec l’entreprise, reformulons les critères et la fiche de poste s’il le faut.

Maintenant, nous travaillons avec de l’humain : le risque 0 n’existe donc pas. Nous sommes clairs avec les entreprises à ce sujet. Les mises à disposition sont un tremplin dans l’insertion socio- professionnelle durable des personnes.

Que vous évoque le dispositif de clause sociale ?

La clause sociale fait partie de notre activité aujourd’hui. On intervient en appui des entreprises attributaires des marchés pour réaliser des heures clausées. Nous faisons de la mise à disposition de personnel durant le marché et intervenons parfois en amont : nous les aidons à répondre au marché en rédigeant avec eux la partie « insertion », qui est une note du marché.

Nous ne pouvons pas nous positionner directement sur la plupart des marchés : nous ne mettons pas à disposition de matériel ou de produit pour réaliser une prestation.

La clause sociale ce n’est pas seulement réaliser des heures de travail, c’est également accompagner la personne afin qu’elle intègre un emploi durable après la clause. Il doit y avoir une plus-value qualitative à intervenir sur une clause sociale.

Quel lien avez-vous avec la Mission Interinstitutionnelle Clause Sociale 34 ? / Comment collaborez-vous ?

Nous sommes plus en lien avec les facilitateurs de clauses sociales de l’Hérault qu’avec la Mission Interinstitutionnelle Clause Sociale 34. Nous travaillons aussi directement avec les collectivités, les donneurs d’ordres. Nous faisons notamment notre part de sensibilisation auprès d’eux pour qu’ils génèrent plus de marchés réservés au SIAE.

Pouvez-vous me parler plus spécifiquement du marché réservé de mise à disposition de personnel pour les thermes de Balaruc-les-Bains ?  

Nous avons été attributaires fin février, ça devrait démarrer le 15 avril. Cela fait 3 ans que l’on travaille avec les thermes de Balaruc-les-bainscar ils avaient manifesté le désir de travailler avec des publics en insertion du Bassin de Thau.

Ils ont donc sorti un marché réservé aux SIAE, nous nous sommes positionnés et nous l’avons remporté. Sur ce marché, il est prévu que nous recrutions deux types de postes : agents thermal et agents de nettoyage.

Les besoins de personnel courent de mi avril à mi novembre et ce sont environ 20 000 heures d’insertion qui seront confiées à notre structure et A2i, avec qui nous avons répondu conjointement au marché.

Nous avons participé à une réunion préalable pour s’organiser et se questionner sur la manière de prolonger le parcours des personnes dans l’emploi. Ces personnes vont être en temps plein pendant 9 mois. Une fois leur agrément insertion terminé, elles pourront basculer sur un contrat en direct, de l’intérim ou un contrat dans une autre entreprise.

Avez-vous quelques chiffres concernant votre activité ?

Globalement, l’Apije c’est 650 clients qui nous font confiance chaque année, dont plus de 80% sont des professionnels.

Nous avons mis à disposition environ 700 salariés en insertion en 2018, qui ont réalisé 86 000 heures de travail chez nos clients.

En 2018, l’Apije a réalisé 4 700 heures avec les thermes pour un total de 18 salariés à temps pleins sur l’année. 16 personnes ont trouvé un emploi ou une formation. 9 personnes ont été embauchées sur les thermes. 4 personnes ont trouvé un emploi en CDD en dehors des thermes.

Sur les 3 dernières années, l’Apije a réalisé 15 000 heures de travail en insertion, pour un total de 67 salariés pour l’Apije et 41 salariés pour A2I.

Amélie MARCHAL, le 15 avril 2019 suite à un entretien réalisé par Sandra GIRARD le 26 mars 2019